Dans un environnement professionnel en constante mutation, où l’obsolescence des compétences s’accélère sous l’effet des innovations technologiques, la formation continue n’est plus une option mais une nécessité. Pour les consultants en portage salarial, elle représente un levier stratégique pour renforcer leur employabilité, adapter leur offre de service, et sécuriser leur trajectoire professionnelle. En 2025, le cadre de la formation professionnelle en France a évolué, tant du point de vue des dispositifs accessibles (notamment le Compte Personnel de Formation – CPF) que des politiques publiques orientées vers le développement des compétences à fort impact économique.
Le portage salarial, en tant que statut hybride combinant autonomie du travail indépendant et couverture sociale du salariat, bénéficie d’une place particulière dans ce paysage. Les professionnels portés peuvent accéder à un ensemble de droits et de financements habituellement réservés aux salariés classiques, tout en profitant de la souplesse d’un freelance. À condition de bien connaître les démarches et les règles d’éligibilité, le portage salarial peut ainsi devenir un véritable tremplin de formation, d’évolution et de spécialisation.
Dans cet article, nous explorons en profondeur les dispositifs de formation accessibles aux consultants portés en 2025, les réformes récentes du CPF, les apports du plan de développement des compétences et le rôle clé joué par les sociétés de portage dans l’accompagnement de leurs consultants. Nous verrons aussi comment tirer le meilleur parti de ces opportunités pour sécuriser son activité, renforcer son positionnement sur le marché, et anticiper les mutations à venir.
Table of Contents
Le contexte 2025 : pourquoi la formation est plus stratégique que jamais
Une accélération des transformations métiers
L’année 2025 est marquée par l’irruption massive de l’intelligence artificielle, des outils collaboratifs avancés, de la data automatisée et d’une réorganisation profonde du marché du travail. Dans ce contexte, les entreprises sont de plus en plus exigeantes sur les compétences techniques, mais aussi transversales (soft skills, culture digitale, intelligence interculturelle). Les indépendants, dont les consultants portés, sont fortement incités à faire évoluer leurs offres de mission pour rester compétitifs face à ces bouleversements.
Une réglementation en faveur de l’employabilité
Le gouvernement français, dans sa stratégie d’adaptation du marché du travail aux enjeux futurs, a placé la montée en compétences au cœur de ses priorités. Le CPF a été renforcé par une logique de co-construction entre salariés et entreprises, et un accent particulier a été mis sur les formations certifiantes, les transitions professionnelles, et les métiers émergents. Les consultants portés, s’ils remplissent certaines conditions, peuvent s’insérer dans ces dispositifs et en tirer profit.
L’accès au Compte Personnel de Formation (CPF) en portage salarial
Rappels sur le fonctionnement du CPF
Le CPF est un dispositif qui permet à toute personne active, dès son entrée dans la vie professionnelle, d’acquérir des droits à la formation mobilisables tout au long de sa carrière. Alimenté automatiquement chaque année, il est plafonné à 500 € par an pour les salariés (et 800 € pour les moins qualifiés), dans la limite de 5 000 € ou 8 000 €.
En 2025, une réforme introduit un ticket modérateur de 100 €, demandé à l’utilisateur sauf si l’employeur ou un financeur tiers (comme Pôle emploi ou un OPCO) prend en charge le montant.
Les droits CPF des consultants portés
Un consultant en portage salarial cumule des droits CPF comme tout salarié, dès lors qu’il bénéficie d’un contrat de travail (CDI ou CDD de portage) et que ses cotisations sociales sont effectivement versées. Ainsi, il peut consulter son solde via son compte personnel [Mon Compte Formation](https://www.moncompteformation.gouv.fr), et financer des formations certifiantes, des bilans de compétences, des actions de VAE ou des modules de création d’entreprise.
Le statut porté permet donc un accès sécurisé à ces droits, contrairement à l’auto-entreprise, où l’accès aux financements est plus aléatoire ou restreint.
Bonnes pratiques pour activer son CPF
- S’assurer que la société de portage déclare correctement les bulletins de salaire à l’URSSAF (et à la DGFIP si besoin) ;
- Choisir des formations certifiées au RNCP ou RS, seules éligibles au CPF ;
- Combiner son CPF avec d’autres dispositifs (aide de la société de portage, abondement Pôle emploi, OPCO) pour maximiser le financement ;
- Monter un dossier de demande accompagné d’une lettre de motivation, surtout pour les parcours longs ou onéreux.
Le plan de développement des compétences dans les sociétés de portage
Un dispositif accessible aussi aux salariés portés
Le plan de développement des compétences est un outil de gestion des talents à l’échelle de l’entreprise. En portage salarial, la société de portage peut — et doit — proposer ce plan à ses salariés portés. Celui-ci permet de prendre en charge des formations non certifiantes, mais utiles à court terme : perfectionnement, maîtrise d’un nouveau logiciel, formation commerciale ou juridique, etc.
Un levier stratégique pour les sociétés de portage
Les sociétés de portage soucieuses d’attirer et de fidéliser les meilleurs consultants misent de plus en plus sur l’accompagnement professionnel et la montée en compétences. Cela passe par :
- Des budgets de formation mutualisés ;
- Des partenariats avec des organismes agréés (Formations IA, cybersécurité, langues…) ;
- Des ateliers collectifs en ligne ou en présentiel ;
- Une veille sur les évolutions métiers.
En 2025, certaines structures vont plus loin en intégrant l’intelligence artificielle dans le suivi des parcours, avec des outils de pilotage des compétences, des recommandations personnalisées de formation et des bilans de carrière assistés.
Une co-construction avec le consultant
Le consultant porté, acteur de sa propre carrière, peut co-construire avec sa société de portage un plan de formation individualisé. Cela nécessite un dialogue constructif : expliquer ses ambitions, justifier les choix de formation, proposer un plan d’action cohérent.
Quelles formations choisir en 2025 ?
Les domaines les plus porteurs
Les consultants portés doivent aligner leur offre sur les besoins réels des entreprises. En 2025, les domaines les plus demandés sont :
- Transformation numérique & IA : automatisation, cybersécurité, IA appliquée au marketing.
- Management de transition : leadership en temps de crise, gestion du changement.
- Soft skills et intelligence émotionnelle : communication intergénérationnelle, gestion du stress.
- Développement durable et RSE : audit environnemental, éco-conception, achats responsables.
- Langues étrangères & interculturalité, notamment pour les consultants globetrotteurs ou intervenant dans des filiales internationales.
Éviter les pièges
Avec la multiplication des offres en ligne, le risque est grand de choisir une formation peu utile, mal structurée ou non certifiante. Il est recommandé de :
- Vérifier les certifications RNCP ou RS ;
- Comparer les taux de satisfaction et les débouchés ;
- Évaluer la qualité pédagogique (accompagnement, exercices pratiques, suivi)
Témoignages et cas pratiques
- Émilie, 38 ans, consultante en communication digitale : « J’ai utilisé mon CPF pour suivre une formation en rédaction SEO et un module en IA générative. La société de portage a abondé les frais, et cela m’a permis de monter en gamme dans mes offres. »
- Mickaël, 52 ans, consultant RH : « Le plan de développement de compétences proposé par ma société m’a permis de me former au management intergénérationnel. J’accompagne aujourd’hui des clients dans la transition post-retraite. »
- Fatou, 44 ans, experte en cybersécurité : « J’ai combiné CPF + abondement OPCO pour une formation certifiante à l’ENI. Cela m’a ouvert de nouveaux marchés dans les ETI. »
Conclusion
En 2025, la formation professionnelle devient une composante essentielle de la réussite des consultants en portage salarial. Dans un marché où les compétences évoluent rapidement, se former régulièrement ne relève plus seulement d’un désir d’évolution, mais d’une exigence de compétitivité. Grâce à leur statut de salariés, les professionnels portés bénéficient d’un accès privilégié au CPF et aux dispositifs de montée en compétence comme le plan de développement, tout en conservant la liberté d’action propre aux freelances.
Les sociétés de portage jouent ici un rôle stratégique : en devenant des partenaires actifs de la professionnalisation de leurs consultants, elles renforcent leur attractivité, leur crédibilité et leur impact sur le marché. Les consultants, quant à eux, ont tout intérêt à être proactifs, à planifier leur trajectoire, et à investir dans des compétences alignées avec les grandes tendances économiques : IA, digital, écoresponsabilité, agilité managériale.
Finalement, le portage salarial ne se limite pas à sécuriser une activité indépendante : il devient une plateforme de développement professionnel à long terme. Et dans un monde du travail en mutation permanente, cette capacité d’adaptation structurée constitue l’un des meilleurs atouts pour bâtir une carrière durable et épanouissante.